Bonjour tout le monde,

Qu'est-il arrivé à Mathias ? Voilà deux jours que je me posais cette question; Heureusement, la fin de l'histoire m'est apparue soudain!

La voici (avec le début si vous avez oublié)

Bon jeudi à tous

Demain, un petit coup de cœur pour deux loulous qui se sont surpassés dimanche dernier.

Où sont les œufs ?

Le garde champêtre de Noyal le Moulin est formel : Il a vu les lapins de Pâques arriver en trombe dans le parc du château pour cacher des quantités d’œufs multicolores. Ils les transportaient dans de grandes brouettes recouvertes de taffetas soyeux mordorés et de rubans pailletés bleus. Ils étaient assistés dans cette tâche par les cloches de la petite chapelle qui leur indiquaient les meilleures cachettes.

Aussi, dès les premières heures de la matinée, les enfants se sont agglutinés près de la grille, prêts à se lancer à l’assaut du parc, un panier d’osier à la main.

Cela fait à présent près d’une heure qu’ils ratissent les allées, se rapprochent des plans d’eau, cherchent sous les feuillages des arbustes, soulèvent la moindre pierre, lèvent le nez vers les arbres, scrutant  le moindre recoin, observant attentivement les parterres fleuris, examinant les souches oubliées sous des amas de branchages…mais rien, aucun œuf  dissimulé ici ou là. Tous les paniers sont désespérément vides !

• Le garde champêtre nous a fait une farce ! se lamente la plus jeune des fillettes
• Oh non ! Il ne ment jamais. D’ailleurs, tous les ans, les lapins viennent ici. L’an dernier j’ai trouvé six gros œufs et deux petites poules en chocolat, lui répond son cousin.
• Alors, ils ont tous fondu ou quelqu’un est venu avant nous, soupire-t-elle avec tristesse.

C’est à ce moment-là, qu’à l’autre bout du parc, Louis se met à crier de toutes ses forces pour rameuter la petite troupe

• Vite, venez, j’ai vu quelque chose de très bizarre !

Les enfants s’approchent de lui et observent de près l’impressionnant  chêne  qui leur fait face

• Et alors ? C’est un arbre, constate Ben, rien de plus normal !
• Regardez bien. On dirait un énorme géant fossilisé ou pétrifié qui se serait transformé en arbre. Ses branches semblent vouloir nous attraper et Il y a un trou qui ressemble à l’entrée d’un tunnel tout en bas… De loin, J’ai cru voir un animal y entrer.

Même pas peur ! Les enfants s’allongent à même le sol pour voir de plus près…encore plus près…  toujours plus près et distinguent nettement une longue galerie à l’intérieur. Mathias s’approche, sa tête passe dans le trou, puis tout son corps. Il semble alors littéralement happé,  avalé par la cavité….puis plus rien, aucun bruit.

• Ohé Mathias ! Lance timidement Louis….Tu vois quelque chose ?

Pas de réponse ! Les enfants commencent à s’agiter, les uns disent que c’est le géant qui l’a mangé, d’autres, un peu froussards, il faut bien l’avouer, repartent chez eux sans demander leur reste….mais le gros de la troupe reste là à se demander où est leur ami. Louis propose de s’approcher comme l’a fait leur ami, juste pour voir….

Soudain, un cri s’échappe de l’arbre, un cri strident, angoissant, inquiétant, presque menaçant…Certains reconnaissent la voix de Mathias…

Puis un silence s’installe, pesant, oppressant… les enfants s’avancent en rampant vers l’endroit où a disparu leur ami, avancent un peu plus,  et à leur tour, ils sont aspirés à l’intérieur de l’arbre, emportés dans un tourbillon qui n’en finit pas de tourbillonner. Ils n’y voient rien dans cette galerie sombre et sans fin. Ils ont mal au cœur et le tournis tellement ça secoue. Ils sont ballottés  exactement comme dans un manège de la fête foraine…puis plus rien. Les uns après les autres, ils tombent brusquement dans une sorte de fosse dont ils n’aperçoivent même pas les bordures. Ils se mettent alors à hurler et leur cri, faisant écho sur les parois, ressemble à s’y méprendre à celui qu’ils ont entendu tout à l’heure.

• Eh les gars ? Vous êtes là ? Demande soudain la voix de Louis
• Oui, répond celle de Léa, tu es assis sur mon bras…tu me fais mal…j’ai peur….il fait froid et on n’y voit rien !

Un faible  faisceau de lumière apparait alors au loin, vacillant, mais éclairant toutefois ce qui ressemble à une grande pièce presque vide.

Les enfants reconnaissent alors le visage de Mathias qui apparait derrière la faible lumière émise par son portable.

• C’est une chance que j’avais emporté mon téléphone avec moi, dit-il simplement. Suivez-moi, j’ai découvert une autre galerie plus loin.

Les enfants reprennent peu à peu leurs esprits et suivent Mathias sans dire un mot. La deuxième galerie est aussi sombre que la première mais pas de tourbillon ni de manège…ils peuvent marcher sur la terre ferme, humide certes, mais de la terre.

Quelques minutes plus tard, les enfants aperçoivent enfin la clarté du jour au bout de ce long tunnel. Ça fait un peu mal aux yeux, mais ils savent qu’ils vont sortir dehors. Ils avancent un peu plus rapidement et leurs pas les mènent rapidement vers l’extérieur. On entend des « Oh ! » et des « Waouh ! » et des « Mince alors ! »

Devant eux, une immense clairière entourée d’arbres touffus accueillent des centaines et des centaines de lapins tous vêtus de costumes multicolores qui les observent tandis qu’ils sortent d’une large ouverture formée dans une falaise. Ils sont debout sur leurs pattes arrière et tiennent dans celles de devant des œufs enveloppés dans du papier argenté.

L’un d’entre eux s’avance et leur dit :

• Vous verriez vos têtes ? On dirait que vous avez vu un fantôme ! Vous êtes morts de trouille, c’est ça !

 Nous sommes juste les lapins de Pâques,  et cette année, on tenait à vous faire une farce puisque cette fête tombe le 1^er Avril.

• Eh bien, on peut dire que vous avez réussi, répond Louis, pas étonné le moins du monde, mais un peu sonné quand même, tout comme le reste de la petite troupe. On ne voit pas les lapins de Pâques tous les ans !

Les lapins proposent alors aux enfants de remplir leurs paniers avec les magnifiques œufs  qu’ils avaient préparés pour eux et leur indiquent le chemin du retour…une deuxième galerie qui mène directement au Château de Noyal. Ils leur font promettre auparavant de ne pas révéler aux grandes personne leur rencontre et de garder secrète leur cachette.

Pff ! Facile…personne ne les croirait de toutes façons.